Tout en haut de la montagne
Un passage crucial du livre Le Parfum de Süskind raconte comment le héros, nommé Grenouille, part s'enterrer quelques temps dans les années 1750 au fond d'une grotte du Cantal pour fuir les hommes et leurs odeurs. L'isolement de cet endroit est re-illustré de façon poignante, plus avant dans le livre, lorsque le zique revient quelques mois plus tard dans cette grotte et ne décèle aucune odeur humaine, même ancienne - et ce, malgré un odorat exceptionnel - à des kilomètres à la ronde.
Ce même isolement serait impossible aujourd'hui : la montagne (basse et haute) est désormais un lieu de passage continu. Le ski, les randonnées et autres alpinismes quadrillent ce type d'espace, jadis déserts. Cette dissociation radicale entre la présence humaine et le milieu montagnard n'existe plus.
J'ai récemment trouvé un site bien foutu, expliquant comment la haute montagne a longtemps été purement et simplement ignorée, notamment en raison de son inaccessibilité : les sommets n'avaient par exemple pas de nom. Si vous vous trouviez en haut d'une montagne, c'était forcément que vous étiez REELLEMENT obligé (type invasion militaire), totalement fou (Toujours dans le Parfum, le personnage du marquis de La Taillade-Espinasse fait un peu coeur de ce cible) ou à la rigueur très très croyant (les vieux ermites de montagne foisonnent dans les mythologies).
En remontant plus loin, on pense facilement à la vieille disjonction tirée du grec entre les terres propices à l'homme (dites écoumène ou oekoumène) et les autres, type domaine réservé aux Dieux, etc... Il y a un très chouette passage sur le sujet dans l'Histoire des découvreurs de Boorstin. Les obstacles interdisant l'accès aux sommets étaient non seulement physiques, que l'on pense par exemple à l'équipement ou aux cartes, mais encore spirituelles, à l'image des interdits symboliques ou religieux, ou plutôt psychologiques (quarante jours et quarante nuits dans le désert sont une expérience mémorable, non ?).
Je vais passer quelques jours dans un chalet planqué tout en haut des Pyrénées - et donc, naturellement sans connection internet. Je vous dirai à mon retour si nous avons été transformés.
Je vous confie en attendant un titre magnifique de Rossi, qui n'a pas travaillé que dans le secteur Papa Noël : Catari Catari (Core n'grato). Ce titre (un modèle de Bel Canto !) est disponible sur le site magnifique de Môssieur Galmel, une introduction modèle à la chanson d'avant-guerre : il a TOUT - à découvrir toutefois par petits morceaux.
Si la visite vous tente, la plupart de ces interprètes sont en outre désormais disponibles dans des compilations - correctes niveau son - entre 8 et 10 €uros : commencez par Fréhel et Piaf !!
Ce même isolement serait impossible aujourd'hui : la montagne (basse et haute) est désormais un lieu de passage continu. Le ski, les randonnées et autres alpinismes quadrillent ce type d'espace, jadis déserts. Cette dissociation radicale entre la présence humaine et le milieu montagnard n'existe plus.
J'ai récemment trouvé un site bien foutu, expliquant comment la haute montagne a longtemps été purement et simplement ignorée, notamment en raison de son inaccessibilité : les sommets n'avaient par exemple pas de nom. Si vous vous trouviez en haut d'une montagne, c'était forcément que vous étiez REELLEMENT obligé (type invasion militaire), totalement fou (Toujours dans le Parfum, le personnage du marquis de La Taillade-Espinasse fait un peu coeur de ce cible) ou à la rigueur très très croyant (les vieux ermites de montagne foisonnent dans les mythologies).
En remontant plus loin, on pense facilement à la vieille disjonction tirée du grec entre les terres propices à l'homme (dites écoumène ou oekoumène) et les autres, type domaine réservé aux Dieux, etc... Il y a un très chouette passage sur le sujet dans l'Histoire des découvreurs de Boorstin. Les obstacles interdisant l'accès aux sommets étaient non seulement physiques, que l'on pense par exemple à l'équipement ou aux cartes, mais encore spirituelles, à l'image des interdits symboliques ou religieux, ou plutôt psychologiques (quarante jours et quarante nuits dans le désert sont une expérience mémorable, non ?).
Je vais passer quelques jours dans un chalet planqué tout en haut des Pyrénées - et donc, naturellement sans connection internet. Je vous dirai à mon retour si nous avons été transformés.
Je vous confie en attendant un titre magnifique de Rossi, qui n'a pas travaillé que dans le secteur Papa Noël : Catari Catari (Core n'grato). Ce titre (un modèle de Bel Canto !) est disponible sur le site magnifique de Môssieur Galmel, une introduction modèle à la chanson d'avant-guerre : il a TOUT - à découvrir toutefois par petits morceaux.
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