lundi, décembre 11, 2006

Compil de Noël

Bon le retour de vacances est loin. Je m'y recolle : les mots, la littérature, le chant misérable des mots et l'effroyable violence qui demeure à se tirer pour un bref instant de la banalité du jour d'hiver.

Foutu blog, va.

Je vais piquer pour commencer une chouette idée à Michel Sardou : le principe de la liste de Noël. On verra bien.



La semaine dernière, j'ai attaqué un cours de la sorte : il faut bien le dire ; au sortir de l'amour, de la mort et de l'ennui, on n'a guère produit de littérature valable ces derniers siècles. Et je maintiens le propos. J'accorde quelques lignes vindicatives, tout au plus. Genre A l'agité du bocal, 50 pages d'authentique méchanceté célinienne ; une petite chose publiée courant 1948 en réponse à Sartre, qui se trouvait être l'agité en question. Le bouquin est ressorti chez l'Herne pour 9€ - ce qui fait cher la page, mais bon. Ce sera le cadeau luxueux sous le sapin. Il y a en outre la chouette petite anthologie de la méchanceté et de la bêtise aussi, compilée par Duhamel. Elle tient 400 pages pour 7€, du genre que l'on picore avec quelques fous rires, bien droit sur le trône. Il y aurait une longue disgression à balancer sur le thème. Ce sera l'objet de ma prochaine liste, tiens.



La curiosité du moment, côté images, c'ets le tout-beau jardin armé, de David B, balancé chez Futuropolis pour 15€. Je n'aimais pas trop cet auteur à l'époque du Haut Mal. Par contre, ses chercheurs de trésor m'ont converti à son curieux style, vaguement persan et raidi tout à la fois. Le jardin armé récupère d'ailleurs l'un des personnages - le bourreau - de cette dernière BD. C'est lyrique, désespéré, un peu fervent par moment ; ça se dévore dans la nuit, deux heures durant.



Je finis côté zic avec le formidable Abd Al Malik, que j'ai vu la semaine dernière sur Marseille et qui tue à force de mots. Un genre de Ferré naissant, peut-être. Je l'avais croisé tout d'abord avec Gibraltar, un bel album, parti pour flamber dans les colonnes de Télérama ou bien au détour d'un plateau télé. De la voix, du phrasé, de la présence, un bon client comme on dit, et puis autre chose aussi. La galette vaut 11€ et ça sera un jour collector.



Vous le rencontrerez peut-être un peu mieux par . En extrait, je vous confie une chouette réécriture qu'il propose sur un thème proche de la chanson ces gens-là, de Brel. A écouter et à voir, donc.

Total : 9 + 15 + 11 = 35.