
Aujourd'hui, le grand service : un dessin de moi (M'sieur Blogpop m'a filé l'envie par la
petite porte), le bouquin d'un autre (Les
Histoires secrètes de Sherlock Holmes par Reouven, dont j'ai relevé la référence dans les
papiers du sieur Feldman) et enfin une reprise d'ACDC par les
Nashville Pussy.
On s'installe. On respire.
Pendant longtemps j'ai été fasciné par les suites, les reprises, les pastiches en tout genre. Cyrano de Bergerac baratinant D'Artagnan sur le pas de l'Hôtel de Bourgogne me paraissait relever de la sorcellerie pure et simple. La
rencontre entre Descartes et Pascal dans la pièce de Brisville était un miracle estampillé. La continuation par d'autres moyens d'une réalité littéraire était sans doute à mes yeux le signe le plus éloquent d'une existence effective des héros de papier (j'avais jadis commis une brève nouvelle sur le sujet : vous la croisez sans doute un jour sur ce blog).
Sherlock Holmes fut très probablement à ce sujet le héros récurrent le plus sollicité de toute la littérature anglo-saxonne. A cela, je vois plusieurs explications.

Tout d'abord, tout simplement,
Conan Doyle, l'auteur original, a balancé lui-même au fil des aventures holmésiennes de nombreuses références à des affaires "fantômes", se déroulant parallèlement à celles qu'il traitait. Bribes allusives, porte ouverte, comme on dit en impro. C'était la chance des inspirés. Les récits que propose Réouven dans son livre sont par exemple entièrement tirés de ces quelques brindilles (genre : l'affaire du rat géant, etc...).
Un livre comme le
Mandala de Sherlock Holmes (nous narrant le voyage entrepris par ce dernier jusqu'en Inde, pendant les deux années où le monde entier le crut mort - Watson y compris) trouve pareillement son inspiration dans ces petits rébus.
D'autre part, le détective se prête particulièrement bien à la reprise, de par son aspect limite archétype : un observateur génial aux déductions toujours surprenantes, bien que rigoureusement rationnelles. Doyle a créé un mythe, un truc aisément identifiable par toute lecteur, presqu'un idéal (ce qu'il a apparemment regretté toute sa vie, par ailleurs. Mais bon). De ce côté-ci, on retrouve plutôt les quelques rencontres avec notre
Arsène national (notre détective étant pour l'occasion finement surnommé Herlock Sholmès) ou le film "
Le Secret de la pyramide". C'est alors le caractère qui est privilégié, plutôt que la tradition holmésienne. La veine ira jusqu'à un incroyable glissement de l'invention à l'auteur dans le
Nevermore de Hjotsberg, qui mettra en scène Doyle enquêtant lui-même aux côtés de Houdini dans une atmosphère très Baker street. A lire : c'est très très bien foutu.

Quitte à causer reprise, je vous abandonne ce soir avec une guitare qui brûle et un zigue comme l'enfer. S'appelle Nashville Pussy. Le morceau est
là (vous reconnaîtrez sans doute) et l'album en vrai
ici pour 11€. Album génial.